Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 18:34

Texte plein de dérision du poète Alexis Piron (1689-1773):


M O N É P I T A P H E
ÉPIGRAMME

Ci GIT… Qui ? Quoi ? Ma foi, personne, rien.
Un, qui vivant, ne fut Valet, ni Maître :
Juge, Artisan, Marchand, Praticien,
Homme des champs, Soldat, Robin, ni Prêtre :
Marguillier, même Académicien,
Ni Frimaçon. Il ne voulut rien être,
Et vêquit nul : en quoi certes il fit bien ;
Car après tout, bien fou qui se propose,
Venu de rien, & revenant à rien,
D'être en passant ici bas quelque chose!

Pour le soulagement des mémoires, &
pour le mieux, j'ai cru devoir réduire
cette Épitaphe à deux Vers.



CI GIT, PIRON, qui ne fut rien,
Pas même Académicien.




Autre texte, du même, plus olé olé:

LA MAÎTRESSE DE PLAIN-CHANT

Une abbesse instruisait une jeune novice,
Dans le chant propre à la communauté,
Sur certain mot ltin dans un pseaume usité
Qu'elle chantait mal par malice.
Ce mot, à ce qu'un auteur dit,
Est celui-ci : Conculcavit.
Entonnez bien, lui disait-elle,
Tenez-moi bien ferme ce con ;
Haussez le cul : fort bien la belle,
Un peu plus haut encore ; là, c'est bon.
Pour le vit, faites-le bien long.
De cette syllabe allongée,
Je connais la mesure à fond ;
Père Blaise, après le sermon,
Me l'a plus d'une fois montrée.

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 20:55




Réalisateur : Howard Hawks
Scénario : Dudley Nichols, Hagar Wilde
Musique : Roy Webb
Sortie : 1938
Genre : comédie
Durée : 102 minutes

Distribution
Katharine Hepburn: Susan Vance
Cary Grant: Dr. David Huxley
Charles Ruggles: Maj. Horace Applegate
Walter Catlett :Constable Slocum
Barry Fitzgerald: Mr. Gogarty
May Robson: Elizabeth Random
Fritz Feld: Dr. Fritz Lehman


Résumé

Un paléontologue (Cary Grant), sur le point de se marier avec un bloc de glace (son assistante), doit obtenir une subvention de Monsieur Peabody, homme d'affaires d'une femme riche. Sur le green d'un golf, il se chamaille avec Susan (Katharine Hepburn) . Il la retrouve le soir dans un bar, et elle se révèle être une miss catastrophe (scène à mourir de rire, dès lors qu'elle a un léger problème vestimentaire). Pour se racheter, elle tient à lui présenter sa tante, commanditaire de Peabody. Dès lors, c'est une série de tuiles pour David : vol d'un os de dinosaure par le chien de Susan, mariage avec le bloc de glace très compromis (ce qui n'est pas si grave, à y bien regarder), et gestion d'un léopard qui devient tout miel quand on lui chante une certaine chanson, mais qui pose bien des soucis le reste du temps. Tout se terminera par une déclaration d'amour et... une ultime catastrophe.



Ce film, boudé par le public américain à sa sortie, est avant tout un classique de la séduction, et la démonstration que c'est toujours la femme qui choisit ("C'est l'homme que je vais épouser, mais il ne le sait pas encore", dit Susan). C'est aussi un formidable numéro d'acteurs, et pas seulement de la part de Grant et d'Hepburn. C'est enfin l'un des films les plus drôles que j'ai jamais vus (mais quelle finesse dans cet humour...!).


A tout moment l'absurde, personnifié par Katharine Hepburn (déjanté comme pas permis... et vraiment belle), bouleverse la logique. La multiplication des enjeux (le mariage, la disparition de l'os de brontosaure, le don de Mrs Carlton Random, l'élevage d'un léopard apprivoisé - Bébé, c'est lui) ne laisse aucun moment de répit. Les quiproquos se succèdent; les acteurs avaient d'ailleurs pour consigne de se couper constamment la parole (mais on ne s'y perd jamais).

Un très grand film, dans mon top 20 de tous les temps, et un des cadeaux d'anniv' qu'on m'a fait que j'ai le plus regardé.


Partager cet article
Repost0
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 18:50























Images issues de ce site:


link


(Article dédié à Lili et à  Parissima, en souvenir d'une visite épique de la Tate Modern, huhu^^) 


Le plus grand peintre contemporain à mon sens. De cet allemand, né en 1932, je n'aime que les oeuvres abstraites, mais celles-ci sont d'une beauté époustoufflante. Il faut voir celles qui sont exposées au centre Georges Pompidou (tiens, je sais où emmener ma dijonnaise préférée la prochaine fois qu'elle vient à Paris, héhé...) Ses tableaux ont souvent des dimensions impressionnantes.


Une pub passait à la télé, il y a plusieurs années, avec des oeuvres très sombres, tourmentées,  de Richter. C'était une pub pour une voiture. On voyait deux hommes dans une galerie qui regardaient ses oeuvres en tirant la tronche... Ces acteurs découvraient ensuite une oeuvre (pas du tout de Richter) avec plein de couleurs mignonnes et de très jolis dessins (qu'un gamin de cinq ans n'aurait pas reniés).

Un des deux types disait, ravi de tant de joie de vivre transposée en couleurs :

- Mais qu'est-il arrivé à ce peintre? Pourquoi s'engager dans cette nouvelle voie artistique?
- Il a acheté une nouvelle voiture, répondait l'autre.

Puis on voyait la voiture en question.

Cette pub permettait, pour une fois, de voir de très belles oeuvres d'art, du moins dans sa première partie, c'était donc agréable de la regarder. Mais alors la chute...!


Partager cet article
Repost0
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 16:13



(James Cameron aurait-il connu cet artiste...?)


Autoportrait de Victor Brauner (1903-1966), peintre roumain exilé à Paris, dadaïste puis surréaliste.

Il raconte ainsi les circonstances dans lesquelles il a perdu son oeil:

"On était nombreux ce soir-là; et ceci ne s'était jamais produit de nous rassembler sans aucune envie ni élan; l'ennui planait (...) Les amis commençaient à partir et D. très surexcité se prit de querelle avec E. Ils se précipitèrent l'un sur l'autre avec une violence que je ne me souviens pas avoir encore vue: je me précipitai pour retenir E., S. et U. se jetèrent sur D., les autres partirent trouvant que cela tournait mal. D. s'échappe et j'ai juste le temps de l'apercevoir, je suis projeté à terre par un terrible choc à la tête.

Les amis me soulevèrent. Pris d'un engourdissement, en même temps que ma vue devenait trouble, je demandais qu'on me laisse rentrer chez moi. Je ne réalisai rien de ce qui se passait jusqu'au millième de seconde où passant devant une glace, j'aperçus mon visage ensanglanté dont l'oeil gauche n'était qu'une énorme plaie. A cet instant, je fis l'association avec mon portrait, et dans cette confusion de la pensée, la ressemblance de la plaie m'éveilla la réalité, me fixant à jamais cette image qui s'amplifia en moi. Au moment de l'opération, je n'ai parlé que de mon portrait au docteur G., il confirma à mes amis que l'oeil était perdu. Je le savais."


Dans une lettre postérieure, il écrit:

"La perte de mon oeil constitue le fait le plus douloureux et le plus important de ma vie. A travers le temps, cet évènement constitue le pivot capital de mon développement vital".



Bon peintre, dont on peut admirer les oeuvres dans trois musées français (Centre Georges Pompidou, Musée d'Art moderne,  à Paris, et Musée d'Art moderne de Strasbourg). Inhumé au cimetière de Montmatre, on lit sur sa tombe cette épitaphe :

PEINDRE C’EST LA VIE, LA VRAIE VIE, MA VIE.


Phrase qui me touche, car elle me rappelle la citation de Proust, qui est peut-être la phrase que j'ai lue m'ayant le plus remué :

"La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature."



Partager cet article
Repost0
1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 21:00



















Frederic Edwin Church (1826-1900), très bon peintre américain.


Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 11:02



La Tentation de saint Antoine.


Oeuvre d'un grand artiste allemand, Max Ernst (1891-1976). Cette Tentation  appartient à la mouvance du surréalisme (de par la technique employée et les idées), mais elle se situe également dans la tradition de la peinture allemande du Moyen-Âge (à comparer par exemple avec les tableaux de Grünewald). Le coloris est superbe.




The Eye of silence


Rien que le titre est impressionnant...




 

L'Ange du foyer

Ce titre aussi fait froid dans le dos. Ce monstre mi-homme, mi-animal symbolise la folie totalitaire prête à s'abattre sur l'Europe. Peint en 1937.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 10:40



Il est rare qu'un écrivain contemporain m'emballe vraiment... mais il y a de belles exceptions (Kundera, Auster... bon, sont plus tout jeunes, je citerai aussi Nick Hornby, alors). Autre écrivain contemporain que je trouve de talent: Neil Gaiman. Ce texte me paraît ainsi de qualité et sa chute est glaçante:



Nicholas était

Plus vieux que le péché, sa barbe n'aurait pu être plus blanche. Il voulait mourir.

Les habitants nains des cavernes arctiques ne parlaient pas sa langue, conversaient en pépiant dans la leur et célébraient des rituels incompréhensibles, quand ils ne travaillaient pas dans leurs usines.

Une fois l'an, ils le poussaient, malgré sanglots et protestations, dans la Nuit Éternelle. Au long de son périple, il visitait chaque enfant du monde, laissait à son chevet un invisible présent des nains. Les enfants dormaient, figés dans le temps.

Il enviait Prométhée, Loki, Sisyphe et Judas. Sa punition était pire.

Ho.
Ho.
Ho.
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 09:43





Film de Louis Malle, avec Maurice Ronet, Jeanne Moreau, Bernard Noel, Lena Skerla, Alexandra Stewart


Histoire:

Alain Leroy, qui vient de subir une cure de désintoxication, a décidé de mettre fin à ses jours dans quarante-huit heures. En attendant, il traîne son mal-être au hasard de rencontres sans lendemain, qui ne suscitent que de nouvelles déceptions et aggravent son dégoût.



Le Feu follet est adapté d’un bon (et court) roman de Pierre Drieu La Rochelle. Dans le livre, Leroy est plus antipathique que dans le film. C'est un choix révélateur: Malle cherche en effet à  susciter l'empathie du spectateur et gomme donc certains aspects méprisables du héros, comme sa cupidité (le roman s'ouvre ainsi par une scène où ce personnage, drogué par ailleurs, couche avec une riche américaine contre de l'argent). Et, en effet, le misérable Leroy m'a beaucoup touché. Il n’est pourtant qu’un dandy velléitaire qui, pour la dernière fois, fait la tournée de ses bars habituels.

"On a l’impression que Drieu méprise son personnage, disait Louis Malle. C’est pourquoi j’ai cherché à le rendre plus sympathique. Et d’abord pour une simple raison " technique ", à savoir qu’il n’est pas possible de faire un film entier sur un personnage marginal, inutile, inintéressant. Il fallait trouver des failles par lesquelles la sympathie du spectateur pourrait pénétrer : estomper la question de l’argent était une façon simple de rendre le personnage sympathique. Tel qu’il est, je crois que le personnage suscite une grande tendresse par son humanité exaspérée. On est touché et concerné."


Maurice Ronet est impressionnant dans ce rôle, son jeu illustre très bien la détresse du personnage.

Cette oeuvre est le portrait d’un homme beau, encore jeune et recherché par les femmes, mais cynique, écoeuré de lui et d'autrui… Sa dernière journée s’inscrit entre l’amour de Lydia, une femme souhaitant le sauver mais qu'il finit par quitter, et des "au revoir" distraits dits à tous les "amis" qu'il revoit. Rien ne peut le retenir, surtout pas une quelconque vocation. Il s'est rêvé écrivain, mais l'insatisfaction l'a amené à détruire ses notes. 

Alain s'efface peu à peu, disparaît de son environnement, alors que ceux qu'il croise restent ancrés dans la vie. Filmé en premier plan sur fond de foule, il est hors du monde, isolé, décalé.

Ce n'est pas réellement le portrait d'une génération désaxée que nous offre Malle à travers ce film: le mal-être n'appartient pas à une époque donnée. Et puis, le genre de vie que mène Alain limite la portée sociale de ce film. Le Feu Follet peut pourtant éveiller de douloureux échos à travers les thèmes traités: peur de vieillir, lassitude de vivre, dégoût de soi, sentiment d'échec... Alain, le riche oisif, ne se suicide pas sans motif:  son acte prend racine dans son absence de raisons de vivre.

C'est un très grand film, et l'évoquer me donne envie de découvrir un autre film de Louis Malle, considéré par certains comme son chef-d'oeuvre: Lacombe Lucien.
Partager cet article
Repost0
25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 21:33



Phryné devant l'Aéropage, de Jean Léon Gérôme (1824-1904).

Loin de moi l'idée de vanter les mérites de Gérôme, peintre académicien, auteur de tableaux particulièrement laids, et bien sûr couronné de son vivant comme peintre de grand talent (il avait une jolie collection de médailles).

Mais cette toile est tout de même bien amusante. Gérôme se base ici sur l'histoire d'une courtisane athénienne, devenue par la suite modèle du grand sculpteur Praxitèle. Cette très belle jeune femme (sa réputation de beauté était légendaire), Phrynée, fut accusée d'obscénité et dut comparaître devant la justice. La plaidoirie de son avocat fut des plus simples: il la dénuda devant les graves magistrats chargés de la juger.

Après cela, les juges, reconnaissants apparemment, refusèrent de condamner une aussi belle femme.

Ce qui est amusant dans ce tableau, c'est que les visages des magistrats représentent en réalité les bons bourgeois français du XIXe siècle. Tous sont scan-da-lisés devant tant d'obscénité, mais pas dégoûtés plus que ça par le corps de Phrynée. Ce genre de réaction traduit assez bien l'hypocrisie des gens établis, toujours prompts à s'insurger contre les atteintes faites à la morale. Se cachent là-derrière bien des désirs refoulés... La tête et la langue pendante de certains magistrats valent le coup d'oeil!

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 21:03














Vilhelm Hammershoi, peintre danois (1864-1916).


J'ai découvert cet artiste lors d'une expo au musée d'orsay, il y a bien longtemps (dix ans environ). J'avais été frappé par ces intérieurs qu'occupe seule une figure féminine vue de dos ou qui sont carément vides. Ces tableaux  rappellent Vermeer, mais avec une atmosphère plus mélancolique et plus étrange.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Nicolaï
  • : Blog culturel consacré à l'art et à la littérature
  • Contact

Recherche

Pages

Catégories